Un assistant d'écoute ou un appareil auditif ?

La polémique a longuement fait débat dans le milieu de l'audioprothèse, avec un assistant d'écoute, simple amplificateur d'écoute, a semble t-il vous se prendre pour un véritable appareil auditif. 

La confusion certainement souhaitée par le fabricant de la fameuse "prothèse auditive" a semé le trouble dans la profession mais également auprès des utilisateurs potentiels qui ne savent plus s'il s'agit ou pas d'une réelle aide auditive.

On fait le point sur ce qui différencie un assistant d'écoute d'un appareil auditif. 

Comprendre les différences entre un appareil auditif et un assistant d’écoute

Tout d'abord il faut bien comprendre les différences qu'il peut y avoir entre un appareil auditif et un assistant d'écoute. 

La définition d'un appareil auditif tel qu'elle est décrite dans le journal officiel du 4 Mai 2002 :

     • Possibilité de régler le gain sur minimum 2 bandes de fréquences avec un minimum de pas de progression de 5 dB.
     • Possibilité d'ajuster la fréquence, accès au minimum à 2 programmes d'écoute.

En un peu moins de 20 ans, les aides auditives se sont considérablement développées, devenant des petits bijoux de technologie pour aider les personnes avec des pertes auditives sévères à profondes. 

D'après la Loi 100 % Santé et le RAC 0, un appareil auditif doit comporter au minimum 12 canaux de réglage et ce n'est pas tout ! La loi prévoit qu'un appareil auditif ne peut être délivré sans un suivi associé, sans compter au minimum 3 options de confort pour les produits de base.

Ideal Audition rappelle que la délivrance d'une aides auditive doit être effectuée dans une cabine insonorisée répondant à certaines normes acoustiques, contrairement à l'assistant d'écoute venu librement.

Il doit s'en suivre auprès du patient une information sur l'utilisation, l'entretien ainsi que le remboursement de cet appareil auditif par les organismes de prise en charge.

L'assistant d'écoute quant à lui se contente d'amplifier les sons sur 2 niveaux 11dB et 20dB et non par pas de 5 dB comme le précise le Journal Officiel. De plus, il n'existe pas de variation du gain en fonction de la fréquence. Toutes les fréquences vont être corrigées de la même façon ce qui peut entraîner une augmentation de la perte auditive. 

Depuis l'arrêté du 13 août 2014  les assistants d'écoute peuvent être vendus en pharmacie, il faut rappeler que ces produits sont des assistants d'écoute pré-réglés d'une puissance maximale de 20 décibels alors qu'un appareil auditif peut proposer un gain proche des 80 dB.

Lorsque l'on présente généralement une perte de l'audition quelque soit son degré de perte, il est préférable de pouvoir régler en fréquence afin d'obtenir une correction adaptée à chaque type de perte auditive.

Ces différences technologiques et audiologiques sont fondamentales pour qu'il n'y ait pas de confusion entre un appareil auditif et un assistant d'écoute.

Une communication ambiguë de la part des marques d’assistant d’écoute

La polémique ne se dresse pas contre un produit donné, qui semble vouloir répondre au prix élevé de certains appareils auditifs, mais plus envers sa communication et la façon de la présenter comme un "appareil auditif". 

Ce terme d'appareil auditif doit être exclusivement réservé aux produits fournis par les audioprothésistes, délivrés uniquement sur l'ordonnance d'un médecin ORL, et répondant précisément aux normes détaillées dans le Journal Officiel N°2002-18. Seuls ces véritables appareils auditifs peuvent bénéficier d'une prise en charge Sécurité Sociale et mutuelle.

Il faut tout de même constater que la communication de Sonalto est très ambiguë quand cette société annonce en slogan sur son site "VOTRE AIDE AUDITIVE AU MEILLEUR PRIX".
Même si un produit comme celui ci peut cohabiter avec les appareils auditifs, il n'est pas autorisé à utiliser des termes exclusivement destinés à l'appareil auditif.

Assistant d'écoute et confusion : l'avis des syndicats d'audioprothésiste 

L'UNSAF (Union National du Syndicat des Audioprothésistes Français) a saisi la justice en 2010 contre Sonalto, cet amplificateur auditif, en invoquant une concurrence déloyale, en citant le président du SYNEA " ce produit marche mal, contrairement à ce que Sonalto affirme et se présente exactement comme un appareil auditif". 

A la différence que cet assistant d'écoute en vente en pharmacie et sur internet est vendu sans ordonnance, contrairement à une aide auditive qui nécessite la visite préalable d'un médecin ORL.

En 2012, l'UNSAF a également assigné une pharmacie de Saint-Germain-En-Laye (78) pour exercice illégal de la profession d'audioprothésiste. Suite à cette décision de justice, les syndicats d'audioprothésistes ont décidé de faire appel. En janvier 2014, cette dernière avait finalement été acquittée.

C'est donc pour cela que l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des Produits de Santé (ANSM) a publié un point d'information sur le statut des appareils auditifs "aucune ambiguïté sur la notice ou les matériels promotionnels ne doit alors laisser penser que cet appareil est destiné à la correction auditive des personnes souffrant de déficience auditive, aussi légère soit-elle..." ce qui est loin d'être le cas pour cette nouvelle société bien décidée à semer la confusion dans l'esprit des consommateurs.

Ideal Audition prend très à coeur son devoir d'information auprès des patients en jouant la carte de la transparence et en expliquant l'intérêt de s'appareiller avec une véritable aide auditive.

Besoin de précisions ? Découvrez notre article sur l'appareil auditif vendu en pharmacie.

Prouver que l'achat d'un assistant d'écoute revient plus cher qu'un véritable appareils auditif 

Le secteur de l'audioprothèse réagit avec certains acteurs proposant des appareils auditifs à moins de 400€, pouvant être réalisés sur mesure et réglés à la surdité du patient. 

De plus, ces dispositifs médicaux de corrections auditives, fournis chez les audioprothésistes, sont remboursés à hauteur de 350 euros par oreille par l'Assurance Maladie en 2020. 

Avec la loi 100 % Santé, les personnes qui le souhaitent pourront avoir un appareil auditif de Classe I entièrement remboursé par la Sécurité Sociale et leur complémentaire santé à partir de janvier 2021. 

Pourquoi se priver d'une véritable correction auditive avec un reste à charge égale à zéro euros ?  Sans conteste, les patients ayant nu trouble auditif n'hésiteront plus avec un "faux" appareil auditif, sans réglage, sans conseil, sans suivi.

L'aide auditive est la seule solution sur ordonnance qui permette de proposer une correction auditive sans risquer d'aggraver la perte d'audition du patient. Pour faire le point, retrouvez notre page sur le remboursement de votre prothèse auditive.